Le 22 juillet prochain, cela fera 40 ans, jour pour jour, que naissait la Réserve naturelle nationale de Chérine. Cette création répondait à une volonté. Protéger une nature riche et variée, typique de la Brenne, et garantir ainsi la tranquillité à la faune et la flore qui la composent.
Pour célébrer cet événement, plusieurs manifestations sont programmées.
Jusqu’au 29 mai, le Moulin à Mézières accueille une exposition consacrée à la Brenne. Une initiative naturelle. La présentation de l’expo le précise : « depuis de nombreuses années, la collaboration entre la réserve et les artistes a été fructueuse ». Ils ont illustré affiches, publications et plaquettes ou utilisé les infrastructures pour enseigner leurs techniques.
Quatre artistes présentent leurs œuvres inspirées par la région aux mille étangs. Quatre techniques, quatre regards. Celui d’Annick Gontier, pastelliste bien connue du Moulin où elle a déjà présenté ses tableaux. Sa passion pour le pastel l’a menée à l’EHPAD et à l’école de Mézières, pour initier son art à un large public.
François Desbordes, peintre et illustrateur animalier. Depuis 1988, il a créé pour la réserve, dessins et peintures de paysages et d’espèces minutieusement reproduites.
Les toiles mises en scène pour l’occasion, sont issues d’une de ses dernières contributions.
Angelique Moreau. Illustratrice naturaliste de l’Indre. Ses créations, inspirées par les paysages de la Brenne permettent d’illustrer des supports pédagogiques. Depuis trois ans, elle partage son savoir-faire auprès d’une douzaine de personnes à Mézières-en-Brenne.
Marie Corail. Après une période nordique, elle revient en Brenne, sa région natale, à partir de 2019. Elle est sollicitée par de nombreuses structures locales pour la création de dessins numériques ou plus traditionnelles. Elle est la conceptrice du logo des 40 ans.
Des vues sur toile grand format de François Desbordes, qui nous immergent dans le paysage brennou, aux reproductions minutieuses de petits êtres vivants d’Angelique Moreau, comme les papillons, en passant par une vision mélancolique des étangs grâce aux pastels d’Annick Gontier, jusqu’aux insectes version XXL de Marie Corail. L’exposition propose un regard enchanteur et parfois troublant d’une nature riche de ces mille facettes.
Jusqu’en septembre, la Maison de la Nature présente une autre exposition. Une série de panneaux qui retracent les faits marquant de l’histoire de la Réserve. Ici, le visiteur est invité à porter son attention sur les hommes et les femmes qui ont œuvré à son développement. Car tout progrès dans la prise en compte d’un sujet comme la préservation de la nature, résulte de la détermination et des compétences humaines. Il paraissait indispensable aux auteurs de cette exposition, d’identifier les différents acteurs, qui ont apporté leur pierre à l’édifice.
L’accent est porté sur le rôle joué par plusieurs naturalistes, dès le 19e siècle, les premières actions, les différentes étapes de la mise en place de la Réserve, les missions assignées à l’association en charge de sa gestion, les évolutions, le personnel qui assure aujourd’hui, le travail technique et administratif, les projets.
Au final, cela donne une vue d’ensemble remarquable, servie par une documentation précise et très agréable à parcourir.
Les 20 et 21 juin, deux journées festives sont organisées dans le Parc de la Communauté de Communes à Saint-Michel-en-Brenne. De nombreuses activités seront proposées : animations diverses, découvertes, conférences, interventions d’élus, repas possible sur place, concert de Marie Coutant et d’un groupe de musique cajun, le vendredi soir.
Durant cet été, une exposition de photos sera visible en extérieur, près des observatoires.
Un documentaire réalisé par Jean-François Hellio et Patrick Luneau sera projeté cet automne dans les salles des cinémas du Blanc et de Buzançais. Un film qui donne à admirer cette nature. « L’objectif est de montrer le beau qui nous entoure » résume Cécile Danel, animatrice à la réserve.
En ces temps où la planète et le vivant sont malmenés, l’anniversaire de Chérine constitue une belle occasion pour fournir au public des éléments de compréhension sur l’action entreprise, il y a quatre décennies. De valoriser un travail, un investissement et une organisation visant à maintenir et améliorer la diversité biologique et accroître les connaissances naturalistes.
Concrètement, des plans de gestion, déclinent une foultitude de missions et d’interventions précises. Signalons par exemple : la capture des espèces dites exotiques comme l’écrevisse de Louisiane ou le ragondin ; à l’opposé le renforcement de population comme le lapin de garenne ; le suivi de certaines autres. Le butor étoilé illustre les méthodes employées. (La réserve de Chérine a décidé d’équiper certains oiseaux de cette espèce, de balises Argos. Il s’agit de comprendre leur comportement et ainsi déterminer les sites prioritaires à préserver pour leur reproduction et leur alimentation); la veille sur l’état de conservation des étangs ; le prélèvement et la replantation des rhizomes de nénuphars etc.
Ce travail à l’interne se complète indissociablement d’opérations en direction du public. Car il apparaît nécessaire de rappeler au citoyen lambda qu’une réserve naturelle n’est pas un endroit comme les autres. Le respect des lieux est impératif. On ne peut pas aller, et faire n’importe où, n’importe quoi et n’importe comment.
Des agents de la réserve sont appelés à des missions de surveillance, d’information, d’alerte auprès du public.
Beaucoup de travail donc pour une équipe constituée de 9 salariés permanents auxquels , en fonction de la saison, se joignent ponctuellement des stagiaires ou des personnes en service civique.
L’ampleur de l’ouvrage justifie d’élargir le champ des intervenants. Par conséquent, la participation à différents chantiers est ouverte au public. De nombreuses initiatives sont organisées dans ce sens, et un appel figure en bonne place sur le site internet de la Réserve.
« Chérine souhaite regrouper autour d’elle des personnes, qui seraient prêtes à nous donner de leur temps, à partager leurs compétences et leurs connaissances. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. »
La participation aux différentes manifestations autour des 40 ans de la réserve est une période idéale, pour éveiller des vocations parmi les habitants, et renforcer l’aide à la réalisation de cette belle œuvre.
