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Oui au CADA

Un collectif « Oui au CADA » s’est constitué à Bélâbre, en 2023. Un soutien à la création d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile,  répondant aux manifestations de rejet du projet, par une partie de la population du village. Une opposition entretenue par l’intervention de nombreux militants d’extrême droite, extérieurs à la commune, qui entendaient ainsi médiatiser cette affaire pour faire valoir leur rejet de toute forme d’immigration. Aujourd’hui, le projet demeure, malgré plusieurs mois d’extrême tension, de pression sur le maire et les élus exercée par les opposants au CADA. La municipalité maintient sa volonté d’avancer sur la mise en place d’un dossier qui doit désormais tenir compte d’un certain nombres de réalités. L’attente de décisions de justice dues à deux recours au Tribunal Administratif, un changement de lieu d’implantation sur le territoire de la commune en raison du coût des travaux, des renégociations avec de nouveaux interlocuteurs en charge de l’opération, une répartition différente des demandeurs d’asile sur les points d’accueil.

En tout état de cause, M. Laroche a bon espoir de finaliser ce projet.

C’est en février 2023, que le conseil municipal de Bélâbre décide de vendre les locaux d’une ancienne chemiserie, pour répondre à un projet de Viltaïs. Une association qui agit pour l’insertion sociale. Au cas précis, son action vise à accueillir des demandeurs d’asile. Elle se porte acquéreur du bâtiment pour créer un centre d’une capacité maximale de 38 personnes. Laurent Laroche, maire de Bélâbre et le conseil municipal ont rappelé le sens et l’ambition de l’opération. Faire tout simplement preuve d’humanisme. « Un demandeur d’asile, (est-il rappelé dans un communiqué adressé à la population), est une personne qui sollicite une protection internationale hors des frontières de son pays, mais qui n’a pas encore été reconnue comme réfugiée.(…) Un être humain qui cherche à survivre dans un autre pays, qui est déraciné, parce que dans son pays c’est l’enfer, qu’il y est exposé à un risque de préjudice grave (insécurité, persécution, menaces, guerre etc.).

Pour se convaincre de la dureté du vécu des demandeurs d’asile, il suffit de lire les articles de presse consacrés aux parcours d’un certain nombre d’entre eux. En 2023, la NR a relaté l’histoire d’Alhassane. « Ce jeune papa a fui la Guinée avec sa petite fille de 3 ans. Après un périple à travers l’Algérie, le Maroc et l’Espagne, le voilà enfin posé depuis le 4 août à la résidence de la Roche-Bellusson, à Mérigny. « Avoir la paix et la tranquillité après tout ce qu’on a traversé, c’est tout ce qu’on demande. On se sent bien ici. En sécurité. On est tous venus chacun de son côté mais maintenant on est comme une famille, confie le jeune homme, qui ne peut s’empêcher d’avoir un mot de gratitude pour Cynthia Rochet, l’intervenante sociale de Viltaïs, chargée du centre d’accueil temporaire de Mérigny. Des portraits émouvants, tel que celui d’Alhassane, les journaux en ont publié bien d’autres. Montrant à la fois les épreuves surmontées et la farouche volonté de s’intégrer. Les témoignages sont particulièrement parlant à Buzançais où la plupart des demandeurs d’asile participent pleinement à la vie locale. Un reportage du Monde à Sommières-du-Clain dans la Vienne, en apporte les mêmes conclusions. Mais d’affirmer que ces accueils se déroulent sans problème, ne semble pas dissiper les peurs d’une partie des habitants de Bélâbre.

Les craintes d’un trouble de la tranquillité, due à l’arrivée d’une quarantaine de personnes ne devraient pas résister longtemps à la réalité des faits, une fois les demandeurs installés. Autre chose est le rejet de l’étranger, traduit à Bélâbre, par un tag affirmant : « Pas de CADA chez les gaulois ». Slogan aux relents des thèses nauséabondes d’un Le Pen, revendiquant la supériorité des Français dits de souche.

L’actualité démontre pourtant que l’assimilation des individus de diverses horizons est une chance pour la France. Ainsi, parmi les Français qui ont fait vibrer le pays, dans les épreuves des jeux olympiques, nombreux sont celles et ceux qui ne sont pas descendants directs du peuple de Vercingétorix.

Peut-être au milieu de la foule qui acclame ces sportifs, y-en-a t’il à Bélâbre comme ailleurs, qui ont glissé, lors des dernières élections un bulletin RN ou Reconquête. Deux partis, animés par la haine de la différence, qui oppose et divise les humains entre eux, cultive le rejet de l’autre et conteste une évidence. La nationalité est une affaire de sol et non de sang. Le vivre ensemble, les jeux olympiques en attestent, se cultive dans la fraternité, l’ouverture à l’autre et non dans le repli sur soi.

 

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