Samedi 14 octobre à 19h, l’association « Noces de paroles » invite les amoureux de la parole et de la poésie à partager une soirée autour de Gaston Couté. Les chansons et textes du poète libertaire seront interprétés par Yves Champigny, accompagné par Fetchaï Nadji et Éric Champigny à la guitare, Claude Jaussint à l’accordéon diatonique.
Le répertoire de Gaston Couté est repris par de nombreux artistes. Ils redonnent à cet auteur révolté, toute sa place dans le patrimoine de la chanson française.
Le site « dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net lui consacre un article. Brenne au coeur en livre ici quelques extraits.
« Né à Beaugency en 1880, ayant passé sa première enfance dans le moulin paternel de Meung-sur-Loire, cette petite cité pleine du souvenir de François Villon, Gaston Couté était destiné par une famille ambitieuse à l’administration des Finances nationales. En conséquence, il fut confié au lycée d’Orléans, mais, rimant et rêvant d’autres succès, il partit pour Paris en 1898, avec cent francs en poche ».
« Admis à réciter des vers à Al Tarlane, il délaissa bientôt ce cabaret, où il se produisait gratuitement, pour l’Âne Rouge dont le patron, plus généreux, lui donne en guise de salaire un café-crème quotidien. On ne devine que trop peu ce que fut l’existence du pauvre déraciné réduit à cette maigre pitance, à laquelle s’ajoutaient parfois les alcools corrosifs offerts par d’aimables spectateurs. Il subsista ainsi, pourtant, pendant un an, créant « Le champ de naviots », et tant d’œuvres d’une facture déjà puissante, cris de révolte d’une âme simple et droite se dressant face à la Société égoïste et veule pour laquelle « l’honneur quient [tient] dans l’carré d’papier d’un billet d’mille ».
« De l’Âne Rouge, Gaston Couté passa aux Funambules […]
« S’il atteignit la gloire, il ne connut jamais l’aisance. C’est au point qu’un soir, un noctambule qui avait heurté du bout de sa canne un gros tuyau de ciment gisant sur un chantier de la Compagnie du Gaz eut la surprise d’en voir sorti Couté mal réveillé. Injurié par celui-ci, l’autre s’excusa, convia le chansonnier à souper et lui loua pour une semaine un gîte plus normal dans un hôtel de Montmartre.
« Le logis qu’il apprécia le plus fut l’arrière-boutique d’un bougnat, non à cause de son confort relatif, mais parce que le local n’était séparé que par l’épaisseur d’une porte condamné d’un tonneau de vin installé dans le débit. […]
« Sincère dans ses propos comme dans ses œuvres, Gaston Couté distribuait avec beaucoup trop de générosité les vérités désagréables […]
« Son indépendance, et aussi, hélas !, son intempérance, faisaient de [lui] un pensionnaire inconstant. C’est pourquoi il ne figura pas à la place d’honneur qui lui revenait sur les programmes de nos cabarets. Bast ! Il chantait et cela lui suffisait.
« Victime de l’alcoolisme, il mourut en 1911, à l’hôpital Lariboisière, laissant une œuvre admirable […] Son père vint l’accompagner à sa dernière demeure. Rageur et têtu, le brave meunier n’avait pas pardonné. Il ne desserra les dents qu’au cimetière pour marmoter en jetant la pelletée de terre symbolique sur le cercueil de son gars « qui avait mal tourné » : « T’as voulu y venir à Paris, eh ben, t’y v’là maint’nant ! » Ce fut l’oraison funèbre de Gaston Couté. Quelle belle chanson elle lui eût inspirée ! »
Il est préférable de confirmer votre venue au 06 16 25 66 54. Le mieux et le plus pratique est de laisser un sms, avec votre nom.