Machinisme agricole, facteur rural, imprimerie Gutenberg. Trois sujets, trois musées regroupés sur un même lieu, à l’entrée du village de Prissac, en venant de Belâbre. Voici un site qui mérite le voyage, comme l’indique les guides touristiques. Qui mérite même des voyages, tant est riche le contenu de ces expositions. Il paraît en effet très difficile d’en profiter pleinement en une seule visite.
Les trois musées. À vrai dire, il faudrait peut-être nommer le site, les quatre musées, car la salle d’accueil (créée depuis 2019) située dans une maison traditionnelle berrichonne, vaut bien plus qu’un rapide coup d’œil. Au rez-de chaussée, sont présentés une multitude d’objets du quotidien utilisés en partie, fin du 19e et début du 20e siècle. Lit, poussette, machine à coudre, phonographe, torréfacteur de café, cuisinière, coiffes, vaisselle etc, on ne compte plus tous ces témoins d’un autre temps. Le voyage se poursuit à l’étage où ont été placés les outils des sabotiers et plusieurs modèles de sabots. Dans des pièces attenantes, une scène de traite de vache a été reconstituée ainsi que le nécessaire pour la fabrication du fromage.
Le tour de l’habitation accompli, les visiteurs sont invités à traverser une étroite cour. Assez large cependant pour y accueillir deux belles sculptures en bois, un homme au chapeau et une tête de chien, taillées à la tronçonneuse par Patrick Van Ingen, exploitant agricole à la retraite. D’autres créations de l’artiste, comme un ours impressionnant, trônent dans le village.
En quelques pas, se franchit le passage qui conduit aux musées, regroupés dans une immense bâtisse.
Celui du machinisme agricole, le plus ancien ouvert en 1986, est le fruit du travail d’un habitant du village. Pierre Cotinat, mécanicien agricole à partir de 1948, a récupéré des pièces destinées à la casse. Son objectif était de pouvoir montrer aux nouvelles générations, les matériels utilisés par le passé. Environ 500 pièces sont visibles. Un ensemble exceptionnel constitué, notamment, par 47 tracteurs aux marques emblématiques : Mac Cormick, Massey Fergusson, Deutz, Renault. Les engins commercialisés pour l’essentiel lors des premières décennies du 20e siècle, succèdent aux moyens plus rudimentaires : charrues tirées par des bœufs ou des chevaux. Viennent ensuite les ancêtres des moissonneuses batteuses. Des machines actionnées par la force animale comme cette trépigneuse fonctionnant grâce au pas d’un cheval. C’est une véritable immersion au
cœur des techniques qui ont conduit aux futurs équipements modernes.
Après la production agricole, place au service public, sans doute parmi les plus appréciés par la population : la poste et son fidèle représentant, le facteur.
L’intérêt de ce musée et les origines de sa mise en place, sont rappelés sur le site « Les trois musées de Prissac ».
« Le facteur rural, personne indispensable dans les campagnes, est présent à tous les esprits. Il a été immortalisé dans l’Indre par le film de Jacques Tati, Jour de fête, tourné en 1949 à Sainte-Sévère. L’idée de dédier un musée au facteur rural est venue à François Würtz, et à André Ballereau , deux postiers de la Direction départementale de l’Indre soucieux de conserver les marques précieuses des différentes étapes de l’évolution de La Poste et de son employé privilégié : le facteur. C’est pourquoi, dans ce musée, ils ont regroupé : véhicules, sacoches, boîtes aux lettres, documents (affiches, photos, instructions) et divers matériels. »
Depuis 1994, date de la création de la première salle d’exposition, l’association « Les amis du facteur rural » poursuit le travail de collecte.
C’est en 1997, qu’un espace, consacré à la création et aux progrès de l’imprimerie, a été ajouté aux deux précédents musées. De grosses machines sont rassemblées, mais surtout, démonstration à l’appui, les techniques primaires d’assemblage des signes sont expliquées aux visiteurs qui peuvent ainsi mesurer tout l’apport de l’invention de Gutenberg en 1450. Une création qui révolutionna la reproduction de textes, jusque là confiée à des moines copistes payées à la lettre. Tout comme l’impact de la linotype utilisée jusqu’en 1997.
Les trois musées de Prissac procurent un authentique plaisir de contempler tous ces objets, ces matériels, ces inventions, témoins de l’évolution des modes de vie. L’accueil est de surcroît particulièrement sympathique. Christine en charge de commenter les lieux, Brigitte, conseillère municipale, accompagnent les visiteurs en toute simplicité et leur assurent un très agréable parcours dans les différentes salles.
Le site propose également des animations. Tous les samedis de juillet et d’août de 10h30 à 11h30, il est possible d’apprendre à fabriquer du papier comme autrefois.
Le tarif de la séances est de 4 € et 1,5 € pour les enfants.
Musées de Prissac 33 Route de Bélâbre 36 370 Prissac
Téléphone : 02 54 25 06 85 ( ou mairie de Prissac : 02 54 25 00 10)