Le 5 janvier dernier, l’artiste Claude Boutet s’en est allé. Vendredi 14 avril, ses amis, de longues dates ou plus récents, lui ont consacré une soirée à la médiathèque d’Azay-le-Ferron. Un hommage artistique pour saluer le poète. Roger Houlet a présenté quelques textes, des enregistrements où l’on a pu entendre la voix de Claude. Le chant, la poésie, la musique qu’il partageait avec Roger, représentant d’un certain courant littéraire et poétique. Celui dans lequel se retrouvent entre autres, Maurice Rollinat, Gabriel Nigond ou encore Gaston Couté. Comme ses compagnons de cœur, Claude Boutet écrivit des poèmes qui parlent de la nature, de la vie, de la mort. Il produira de nombreux recueils dont « Sédimentaires » qui reçu en 1982, le prix Jacques Normand décerné par la Société des Gens de Lettres de France. Sylvain Guillaumet, pour sa part, choisira « Esquisses », pour illustrer l’œuvre poétique de son ami. L’interprétation est intégralement restituée ci-dessous.
L’appétence de Claude Boutet pour l’expression artistique se manifestait également pour le théâtre. Annie Houlait rappellera à quel point il aimait se produire sur les planches en compagnie de ses amis. « Pour lui, le théâtre, c’était le rire et l’amusement. Il se délectait à improviser lors de ses interprétations, à ajouter du texte selon son humeur ».
Des anecdotes, son amie Jocelyne en contera aussi. Notamment celles qui remontent à son enfance. « La jeunesse de Claude a été marquée par trois passions : la chasse, la pêche et la forge dont il eut, très tôt, la responsabilité de maintenir l’activité ». Elle narra ainsi certains « exploits » du jeune Claude, qui traduisit ses souvenirs dans un livre. Par une prose poétique, il décrivit dans le détail comment il s’initiera et appréhendera ces trois activités. Caroline Maigne-Neveu, bibliothécaire de la médiathèque d’Azay-le-Ferron, présenta des extraits de ce texte, intitulé tout simplement « La chasse la pêche, suivi de La forge ». Caroline était accompagnée musicalement à la flûte, par Sylvain Neveu, son mari.
Sylvain, également calligraphe, proposa des créations, visualisées en direct sur le mur de la salle, par un retro-projecteur. Un mur qui accueillit à plusieurs reprises les toiles de Claude. Car l’homme de lettres était aussi peintre. Il aimait à reproduire les rues de son village, telles qu’elles se présentaient il y a plusieurs décennies. L’entrée d’Azay en 1930, une ruelle du bourg. « C’est ici que nous venions puiser l’eau », commentait Claude Boutet. On découvrait le prieuré et les champs qui l’entouraient, bien avant la construction de la médiathèque. Plusieurs œuvres étaient évidemment consacrées au château. Village et campagne se côtoyaient harmonieusement.
Le temps d’une soirée, Claude est revenu parmi ses amis. Pour eux, son souvenir ne les quittera pas. Pour celles et ceux qui ne l’ont pas ou peu connu il reste ses textes, des disques, ses peintures. Histoire de découvrir une belle œuvre à l’image d’un homme d’une sensibilité qui n’avait d’égale que sa modestie.