Aller au contenu

Des mots pour s’émouvoir

Les livres conduisent le lecteur au cœur d’histoires drôles ou tragiques. La variété des situations est infinie. Le choix des lecteurs du club de Mézières, n’échappent pas à cette règle. Les ouvrages présentés ce mois-ci témoignent de situations joyeuses ou graves qu’elles soient fictives ou plus souvent inspirées de faits réels.

Les mots se mangent. – Daniel Pennac, Florence Cestac

Les mots se mangent.

Daniel Pennac, Florence Cestac. Bande dessinée. 2022. 77 pages.

Pour Yvette « c’est une BD idéale pour oublier les infos anxiogènes. Chaque histoire est une gourmandise ».

Si les mots se mangent, c’est parce qu’ils sont drôlement appétissants. Et quand Daniel Pennac et Florence Cestac passent les expressions françaises à la casserole, la tendresse et l’humour sont au menu !
Pour manger, on dit aussi… goûter, grignoter, picorer, becqueter, croquer, gober, déguster, boulotter, bouffer, dévorer, baffrer, et cetera.
Eh bien, nous affirmons que les mots se mangent, se goûtent, se grignotent, se picorent, se becquettent, se croquent, se gobent, se dégustent, se boulottent, se bouffent, se dévorent, se baffrent…
Bon appétit, mangeurs de mots !

Change l’eau des fleurs – Valérie Perrin

Change l’eau des fleurs.

Valérie Perrin. Roman. 2019 Editeur : Livre de Poche. 665 pages.

« On passe un beau moment. On est tenu en haleine jusqu’à la fin. J’ai trouvé dans ce livre une note d’espoir et de bienveillance. Ça fait du bien », a dit Yvette

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires, se révèlent lumineuses.
Après l’émotion et le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin nous fait partager l’histoire intense d’une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur. Avec ce talent si rare de rendre l’ordinaire exceptionnel, Valérie Perrin crée autour de cette fée du quotidien un monde plein de poésie et d’humanité.
Un hymne au merveilleux des choses simples.

L’Odyssée d’Hakim – Fabien Toulmé

L’Odyssée d’Hakim.

Fabien Toulmé. Bande dessinée. 2020. Editeur : Delcourt. Livre de la BDI, actuellement à la Médiathèque de Mézières.

« Ce livre traduit bien toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les migrants lorsqu’ils sont contraints de tout quitter » a expliqué Gilles.

Hakim Kabdi, aîné d’une famille de neuf enfants, grandit dans la banlieue sud de Damas. Comme son père, il devient horticulteur et possède une pépinière En 2011, la contestation grandit contre le régime de Bachar Al Assad, dans le mouvement du printemps arabe ; la répression est violente. Hakim est emprisonné pour avoir secouru des manifestants blessés et il est torturé, ses biens confisqués. Son frère, militant contre le régime, disparaît. Ses parents, qui craignent pour la vie d’Hakim, lui enjoignent de quitter la Syrie. Hakim se rend à Beyrouth, où il ne trouve pas de travail. Tentant sa chance à Amman, il trouve un emploi temporaire dans une société de nettoyage. Son employeur ayant disparu, il va en Turquie, à Antalya, où il espère trouver une situation plus stable et il y rencontre des compatriotes, notamment Najmeh. Les deux jeunes gens se marient, Najmeh devient enceinte et Hakim s’active dans des emplois précaires. Les parents de Najmeh, lassés de ne pas trouver de poste après 2 ans et demi de recherches, se rendent à Istanbul, entraînant avec eux le jeune couple…

 

Le parfum des cendres – Marie Mangez

Le parfum des cendres.

Marie Mangez. Premier roman. 2021. Editeur : Finitude. 236 pages. Livre de la Médiathèque de Mézières.

Pour Chantal, « si la fin est mieux, l’ensemble est long, chargé de trop de descriptions ».

Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n’importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu’elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s’occupe tous les jours dans son métier d’embaumeur. Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s’intéresse à son étrange profession.
Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants. Elle sent qu’il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Doucement, elle va l’apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu’il cache depuis quinze ans.

Le chat du bibliothécaire – Miranda James

Le chat du bibliothécaire.

Miranda James. Roman policier. 2021 Editeur : J’ai Lu. 5 tomes.

« L’intrigue policière est décevante.L’intérêt du livre se trouve plus dans la présence du chat » a estimé Martine.

À Athena, dans le Mississippi, Charlie Harris coule des jours paisibles en compagnie de Diesel, son fidèle maine coon, véritable coqueluche de la ville. Pour le bibliothécaire, la présence du félin est une source de bonheur, tout comme celle des étudiants à qui il offre le gîte et le couvert dans sa charmante maison. Cependant, sous ses airs tranquilles, Athena recèle mille et un secrets sur le point d’être dévoilés lorsque Godfrey Priest est retrouvé inerte dans sa chambre d’hôtel. Le célèbre auteur de thrillers, enfant du pays, venait assister à un dîner de gala en son honneur. Pour sûr, le criminel est un habitant du coin… Si l’enquête est officiellement confiée au bureau du shérif, Charlie et son compagnon à quatre pattes se lancent incognito dans leurs propres recherches…

Nord et Sud – John Jakes

Nord et Sud.

John Jakes. Roman historique. 1984. Editeur : France-Loisirs. 337 pages.

« Intéressante description de l’antagonisme entre esclavagistes et antiesclavagistes. On se rend compte que le Sud ne gagnera jamais. C’est très bien écrit », a expliqué Jean.

Louisiane, Georgie, Nouvelle-Orléans, Caroline du Sud, immense Mississippi et frontière du Mexique, paysages de rêve, arbres immenses enserrés dans les lianes, existences choyées dans de somptueuses propriétés…
Nord et Sud nous offre cette atmosphère romantique, délicieuse pour les uns, le plus souvent insupportable pour les esclaves noirs.
Il nous dépeint les vicissitudes, les amours et les joies de deux familles, unies durant deux générations par l’amitié née de la rencontre de deux jeunes hommes à West Point (le Saint-Cyr américain). 1861. La guerre de Sécession éclate aux Etats-Unis, creusant un fossé entre ces deux grandes familles les Hazard, maîtres de forges de Pennsylvanie, au Nord, et les Main, planteurs de Caroline du Sud, qui se trouvent dans des camps opposés malgré les liens d’amitié qui les unissent.
A travers leurs destins parallèles se dessine la réalité d’un conflit où les hauts faits, les exploits héroïques, les attitudes chevaleresques entre adversaires cèdent bientôt la place à la boue des tranchées, aux tueries inutiles.

La guerre va bouleverser non seulement les anciennes valeurs, mais les sentiments de chacun.
La fresque de John Jakes s’étend sur cinq années terribles, des premières défaites du Nord à l’effondrement du Sud, des champs de bataille à l’arrière, de New York à la Georgie, des chantiers navals de Liverpool aux déserts de l’Ouest, du fond du port de Charleston (où évolue un des premiers sous-marins) aux camps de prisonniers, en passant par les bars et les bordels, les chambres à coucher et les salles de bal.
Prodigieuse épopée d’un pays et double saga familiale dont on retrouve fidèlement le souffle épique dans l’une des plus grande série télévisée de ces dernières années.

Le grand monde – Pierre Lemaître

Le grand monde.

Pierre Lemaître. Roman. 2022. Editeur : Calmann Levy. 592 pages. Livre de la Médiathèque d’Azay Le Ferron.

« Pierre Le maître a l’art et la manière de restituer les situations, de passer du léger à l’horrible et de dessiner des personnages extraordinaires sous des aspects banals » a rapporté Philippe.

La famille Pelletier.
Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres.
Les romans de Pierre Lemaître ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après sa remarquable fresque de l’entre-deux-guerres, il nous propose aujourd’hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.

La nostalgie n’est plus ce qu’elle était – Simone Signoret

La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

Simone Signoret. Autobiographie. 1978. Editeur : Editions du Seuil. Livre à la Bdi, dans les réserves.

« Les souvenirs d’une vie hors du commun pour Simone Signoret et son mari Yves Montand. Un couple de stars de l’époque plongés au coeur de la vie politique internationale comme il n’en n’existe plus. Un récit captivant » a constaté Philippe.

Simone Signoret, de son vrai nom Simone Kaminker, est une actrice française, née le 25 mars 1921 à Wiesbaden (Allemagne), sous occupation française suite à la Première Guerre mondiale, décédée le 30 septembre 1985 à Autheuil-Authouillet, Normandie, France.
Elle est la fille aînée d’André Kaminker, un Juif polonais traducteur et de son épouse française, née Signoret. Elle a eu deux jeunes frères, Alain et Jean-Pierre.
André Kaminker (1888-1961) avait réalisé en 1934 une traduction simultanée d’un discours d’Hitler à Nuremberg. Il rejoint en 1940 la France libre à Londres puis devient speaker à Radio Brazzaville. Encore plus tard il devient chef interprète du Conseil de l’Europe. Il participe à la création de l’Association internationale des interprètes dont il est le président.

Séjournant en Bretagne pendant la deuxième guerre mondiale, Simone est élève au lycée de Vannes, où elle a quelques mois pour professeur d’histoire Lucie Aubrac, dont elle parle dans La nostalgie n’est plus ce qu’elle était. De retour à Paris, elle devient, en 1941, quelque temps la secrétaire de Jean Luchaire et fait de la figuration au cinéma grâce à la fille de celui-ci Corinne.
Elle choisit, pour nom de scène, de substituer à son nom de famille (Kaminker) celui de sa mère (Signoret).
Elle rencontre Yves Allégret en 1943 et l’épouse en 1948. Leur fille Catherine naît le 9 avril 1946. Cette même année, sa carrière est lancée avec le film Macadam pour lequel elle obtient le Prix Suzanne Bianchetti en 1947…

S’adapter – Clara Dupond-Monod

S’adapter.

Clara Dupond-Monod. Roman. 2021. Editeur : Stock. Prix Goncourt des Lycéens et prix Fémina 2021.

« Ce livre très bien écrit traite d’un sujet grave qui touche aux capacités des gens à s’adapter, comme suite à l’arrivée dans une famille, d’un enfant handicapé », a expliqué Chantal

« S’adapter  » traite de l’arrivée d’un enfant handicapé dans une famille. C’est une belle histoire sur l’acceptation de la différence.

Le lourd handicap de ce troisième enfant est vite détecté. L’aîné qui a à peine dix ans est très attentionné avec son petit frère au point qu’il se coupe de tous ses amis et qu’il ne vit que pour apporter un peu de bonheur à son frère. Pour sa cadette, c’est l’inverse : ce frère ne lui inspire que dégoût et colère.  Les parents quant à eux, ils essaient de gérer au mieux tous ces problèmes mais leur vie tourne uniquement autour de cet enfant qui ne parle pas, ne marche pas.

Comme les médecins l’avaient annoncé, cet enfant décédera à l’adolescence.  Un quatrième enfant naîtra. Ce dernier vivra dans l’ombre des fantômes familiaux (l’angoisse des parents, les comportements étranges de son frère et de sa soeur). Toutefois c’est par lui que toute la famille se réconcilier et se retrouvera. 

Ce roman traite d’un sujet grave et triste mais la capacité de l’être humain à s’adapter rassure et donne de l’espoir. 

Clara DUPONT-MONOD est née en 1973. Elle est diplômée en ancien français.  Elle a commencé sa carrière en tant que journaliste pour différents journaux et médias.  Elle intervient encore comme chroniqueuse sur France Inter.

Vivre vite – Brigitte Girault

Vivre vite.

Brigitte Girault.

Roman autobiographique.2022. Editeur Flammarion.205pages. Livre de la Médiathèque de Mézières.

« Ce livre qui explique les circonstances d’un accident entraînant le décès du mari de l’auteure, est d’une grande tristesse », a ressenti Bernadette.

« J’ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C’était inespéré et je n’ai pas flairé l’engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l’accident. »En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s’étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu’à produire l’inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux.Brigitte Giraud mène l’enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.

Claude, jeune papa moderne et critique de rock pointu. Brigitte Giraud aurait pu étaler ses plaies au grand jour, nous en faire voir de toutes les douleurs. Heureusement pour nous, « Vivre vite » n’est pas un requiem plombant mais un récit qui carbure à l’énergie, à l’amour et à la musique rock pour mieux interroger les caprices du destin. « C’est un livre où j’essaie de comprendre l’incompréhensible

Là où se termine la terre (Chili 1948-1970.) – Désirée et Alain Frappier

Là où se termine la terre., Chili 1948-1970.

Désirée et Alain Frappier. 2017. Bande dessinée. Editeur : Steinkis..200 pages. Livre à la BDI,

« Ce livre fait connaître un pays grandiose, également lieu de beaucoup d’injustices où la France joissait à une époque d’une bonne image », a rappelé Michel.

Ce splendide roman graphique raconte le Chili d’avant Pinochet avec comme fil conducteur Pedro Atias qui y passa sa jeunesse avant de devoir s’exiler en France.

Les souvenirs de Pedro sont baignés de flou et ont la douceur de l’enfance : baignades dans l’océan, sieste à l’ombre des eucalyptus, découverte du bonheur de lire, coupe du monde de 1962, bouleversant voyage plein Sud…

Ce splendide roman graphique raconte le Chili d’avant Pinochet avec comme fil conducteur Pedro Atias qui y passa sa j

Mais les forces souterraines à l’origine du séisme qui projeta Pedro à des milliers de kilomètres de son pays natal sont déjà à l’œuvre. Fils d’un écrivain politisé et d’une mère chrétienne, scolarisé dans un établissement élitiste puis lui-même militant, Pedro est le témoin des clivages et des luttes sociales qui montent dans tout le pays, des répercussions de la guerre froide et de la révolution cubaine, des ingérences étasuniennes et de l’espoir immense suscité par Salvador Allende. Cette histoire, c’est aussi celle de l’éveil d’une conscience politique.

La composition semble refléter ce propos doux-amer qui voit la douceur de l’enfance s’entremêler avec la douleur de l’exil, par l’alternance de pages bouillonnantes où slogans et foules débordent les cases et de somptueuses cases muettes (ou presque) rendant hommage aux paysages chiliens. Désirée Frappier met très joliment en mot les réflexions de Pedro sur l’exil, les rêves, l’espoir, l’énergie de la jeunesse…

 

Étiquettes:
0 0 votes
Évaluez !
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
Aller au contenu principal