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Histoires d’ici et d’ailleurs

D’une petite ville de l’Est de la France à l’Iran, en passant par l’Irlande, le Maroc et bien d’autres régions et pays, les livres présentés ce mois-ci, au club de lecture de Mézières, témoignent de vies souvent mêlés aux différents contextes historiques et politiques.

Une femme tourne la tête de la fenêtre dans un transport en commun
Connemara (Nicolas Mathieu)

Connemara

Nicolas Mathieu. Roman. 2022. Editeur : Gabelire. 400 Pages.

Livre de la BDI, Large vision. Actuellement à la Médiathèque de Mézières.

« Avec une écriture « parlé », le romancier raconte une histoire où le monde du travail est très bien décrit » a expliqué Gilles

Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l’Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d’architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grands efforts, les grandes décisions, l’âge des choix. Aujourd’hui, il vend de la bouffe pour chien, rêve de rejouer au hockey comme à seize ans, vit avec son père et son fils, une petite vie peinarde et indécise. On pourrait croire qu’il a tout raté.
Et pourtant il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c’est cette histoire des comptes qu’on règle avec le passé et du travail aujourd’hui, entre Power Point et open space. C’est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l’envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d’un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.

 

Une femme du XVIIIème siècle tournant le dos à l'objectif, regarde la mer. Elle est appuyée au bastingage d'un bateau. On distingue au loin, l'avancée d'une falaise.
Les pionnières (Anna Jacobs)

Les pionnières

Anna Jacobs. Saga. Tome  1. 2021. Editeur ; L’archipel. Traductrices : Catherine Delaruelle, Martine Desoille. 430 pages. Livre de la Médiathèque de Mézières.

« Je l’aurai lu d’une seule traite », s’est réjoui Jean

Irlande, début des années 1860. Keara Michaels ne quitterait pour rien au monde sa terre natale et ses deux sœurs. Mais le destin est parfois cruel… Enceinte et sans le sou, elle est contrainte de traverser les océans pour gagner l’Australie. Toute seule : le père de son futur enfant, qui est marié, ne l’accompagnera pas.
Dans le même temps, Mark Gibson, un chercheur d’or, doit fuir le Lancashire pour échapper à la vengeance de son beau-père. Et tenter sa chance à l’autre bout du monde. C’est à Rossall Springs, à deux heures de route de Melbourne, qu’il ouvrira une auberge…
Est-ce là que Keara rencontrera l’homme de sa vie ? Le premier volet de la nouvelle trilogie d’Anna Jacobs, la romancière aux trois millions d’exemplaires vendus dans le monde.

 

Page titre de la NRF
Le pays des autres (Leïla Slimani)

Le pays des autres. « La guerre, la guerre, la guerre ».

Leïla Slimani. 1ère partie d’une trilogie Roman historique. 2020. Editeur : Gallimard. 368 pages. Livre à la BDI, indisponible.

« Plusieurs histoires se recoupent sur un fond historique. C’est ce que j’aime dans les livres. Celui-ci se lit bien », a confié Chantal

Leïla Slimani, autrice franco-marocaine, née en 1981, journaliste 

politique qui se consacre désormais pratiquement qu’à l’écriture depuis son Prix Goncourt pour  « Chanson douce » paru en 2016.

Cette première partie est consacrée à son pays natal, le Maroc, et l’histoire est inspirée de la vie de sa grand mère maternelle.

Ce roman qui couvre une douzaine d’années (de 1944 a 1956) traite de la colonisation, de la confrontation de deux cultures dans les couples mixtes, de la difficulté pour les enfants de trouver leur place entre ces deux cultures,  de la soumission des femmes, du déracinement et de la stigmatisation des non musulmans.

En 1944, Mathilde, une jeune alsacienne spontanée et effrontée,  se marie avec Amine un soldat marocain venu combattre en France.

Après la libération,  ils partent au Maroc près de Meknès travailler les terres d’un domaine très isolé, acquis par le père d’Amine. Ce domaine s’avère quasi incultivable. Amine va consacrer toute sa vie à tenter de tirer des revenus de cette terre aride, au détriment de sa vie de famille et de sa santé.

Mathilde a beaucoup de mal à supporter le manque de confort, l’isolement,  l’éloignement de sa famille, le poids des traditions et l’absence de son mari qui ne vit que pour faire prospérer ses cultures et prouver qu’il n’a pas besoin des colons.

Après un retour de quelques semaines en France suite au décès de son père,  elle revient au Maroc près de ses deux enfants et de son mari. Pour se sentir utile et plus libre, elle devient une sorte d’infirmière auprès des autochtones démunis grâce à l’aide d’un médecin français.

Le roman se termine fin 1955, suite aux émeutes contre la colonisation menée en partie par le frère d’Amine.

 

Carnets d’un médecin de montagne.

Hermann Berger. Témoignage. 2011.

Editeur : Encre Bleue. Collection Largevision.170 pages. Livre de la Médiathèque de Mézières.

« Ce livre est passionnant » a affirmé Bernadette

Médecin d’origine roumaine, installé dès les années 30 dans la vallée de La Maurienne, Hermann Berger consacra la totalité de sa vie à ses patients avec un courage et un dévouement exceptionnel. Il aimait tant son métier qu’il l’exerça jusqu’en juillet 1993 alors qu’âgé de 85 ans, il était certainement le médecin le plus vieux de France. Voulant laisser une trace avant sa mort qui intervint trois mois plus tard, il dicta cet ouvrage à sa fille. Quelques autres témoignages, de collègues, d’infirmières et de religieuses complètent son histoire.
On l’aura compris, ces « Carnets » sont un témoignage rare. En effet, non seulement le personnage est hors du commun mais encore, juif et roumain, il sera en butte aux tracasseries du régime de Vichy et devra se cacher pendant la guerre pour échapper à la Gestapo. Le lecteur admirera un courage et une ténacité hors du commun. Une magnifique figure de médecin de montagne capable de marcher des heures dans la neige pour aller visiter un malade. Un praticien exemplaire comme on n’en rencontre quasiment plus de nos jours. Même chose pour la petite société montagnarde des hautes vallées, vivant dans des conditions de misère et de difficultés matérielles qu’on a peine à imaginer aujourd’hui.

 

Je vous écris de Téhéran.

Delphine Minoui. Témoignage. 2016. Editeur : Points. 360 pages. Livre de la BDI, actuellement à la Médiathèque de Mézières.

« Ce n’est pas ennuyeux, un seul instant et ça restitue bien les ambiances », a expliqué Michel

Sous la forme d’une lettre posthume à son grand-père, entremêlée de récits plus proches du reportage, Delphine Minoui raconte ses années iraniennes, de 1997 à 2009. Au fil de cette missive où passer et présent s’entrechoquent, la journaliste franco-iranienne porte un regard neuf et subtil sur son pays d’origine, à la fois rêvé et redouté, tiraillé entre ouverture et repli sur lui-même. Avec elle, on s’infiltre dans les soirées interdites de Téhéran, on pénètre dans l’intimité des mollahs et des miliciens bassidjis, on plonge dans le labyrinthe des services de sécurité, on suit les espoirs et les déceptions du peuple, aux côtés de sa grand-mère Mamani , son amie Niloufar ou la jeune étudiante Sepideh. La société iranienne dans laquelle se fond l’histoire personnelle de la reporter n’a jamais été décrite avec tant de beauté et d’émotion.

De mère française et de père iranien. Delphine Minoui est lauréate du prix Albert Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak.

 

Le plus grand défi, de l’histoire de l’humanité.

Aurélien Barrau. Essai. 2019. Editeur : Michel Lafon. 143 pages. A la BDI, indisponible.

Ce livre interpelle tout le monde à partir d’un constat inquiétant, d’après Philippe

Ce livre fait suite à l’appel, signé par 200 personnalités (scientifiques, artistes, philosophes, écrivains), que j’ai lancé dans le journal Le Monde du 3 septembre 2018, avec l’actrice Juliette Binoche que je remercie ici très chaleureusement. Je suis astrophysicien et pas écologue. Ce livre n’a donc pas prétention à l’exhaustivité ou à la rigueur universitaire. C’est en tant qu’habitant de la Terre et membre de la tribu des vivants que je tente ce petit cri d’alerte, parmi tant d’autres plus savants et plus approfondis. Je n’ai aucune autre légitimité à dessiner un «plan d’action» concret et précis pour sauver le monde. Aux constats, je tente néanmoins d’adjoindre quelques ébauches de solutions et de réflexions possibles. Elles ne constituent en rien un programme clés en main et les propositions ne sont que des pistes envisageables. Je n’entends nullement me substituer aux experts et je ne me considère pas comme exemplaire dans mes comportements. Il n’est certainement pas question pour moi de me poser ici en «donneur de leçons», bien au contraire. Le propos est naïf et je l’assume comme tel. Mais, en tant que citoyen, je pense fermement qu’il est vital de porter par tous les moyens possibles la question cruciale ici évoquée au coeur du débat public et au centre de l’action politique. Mes collègues climatologues et biologistes sont désespérés. Ils ne savent plus comment exprimer la gravité de la situation. Ils ne savent plus quoi faire pour être entendus…

Résumé des livres. Source :Babelio

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