La dernière réunion du club de lecture de Mézières, a été marquée, pour l’essentiel, par la présentation de nombreux livres racontant des histoires de femmes.
Solange Sand. L’ange déchu.
Christophe Grandemange. Biographie. 2017. Editeur : La gare des mots. 253 pages. Livre de la BDI, actuellement à Mézières.
« L’auteur a récemment présenté, à la médiathèque d’Azay-le-Ferron, son dernier ouvrage concernant Solange Sand, intitulé « Une vie inachevée »
Solange Sand est peut-être le membre de la famille de George Sand qui soulève le plus d’interrogations. Souvent décriée, largement controversée, la fille de la romancière a depuis toujours été, très injustement, reléguée au rang de « mauvaise fille. » Née en 1828, elle épouse, à 19 ans, le sculpteur Auguste Clésinger, avec qui elle va avoir deux filles, qu’elle perdra successivement. En recherche constante de l’amour maternel, Solange ne cessera de quérir, tout au long de sa vie, un idéal qu’elle ne parviendra jamais à atteindre. Une vie qui ne sera constituée que de débuts d’histoires… L’étude approfondie de sa très riche correspondance montre les failles de cette femme sensible, loin des clichés véhiculés depuis près de deux siècles sur son compte. Certes, Solange avait parfois le verbe aiguisé. Elle s’était, au fil du temps, forgé une carapace que seuls ses vrais amis pouvaient, parfois, soulever… Elle est morte en 1899, profondément seule mais n’ayant jamais cessé d’aimer celle qu’elle adorait tant : sa mère. [source éditeur]
Florence Roche. Roman historique. 2019. Éditeur : Presse de la cité. 251 pages. Livre de la Médiathèque de Mézières.
En ces temps obscurs du XVIIIe siècle, la beauté mais surtout la voix d’ange dont est dotée Éléonore ne peuvent longtemps passer inaperçues.
Bravant l’interdit fait aux femmes de chanter, la jeune orpheline ne soupçonne pas le pouvoir que recèle ce don et se retrouve enfermée contre son gré dans un cloître de soeurs cisterciennes. Remarquée par la très pieuse comtesse de Lesle qui la veut à ses cotés à titre de chanteuse privée, elle découvre Paris et l’opéra. Un nouvel avenir s’offre enfin à celle pour qui le chant est l’unique passion. Or, c’est à la découverte du secret de ses origines qu’elle s’aventure désormais…
Elle venait d’Odessa.
Marie Audran. Roman. 2014. Éditeur : Encre Bleue. 195 pages. Largevision. Livre de la Médiathèque de Mézières.
« C’est un roman en deux parties. Il débute 260 jours avant le décès de Boris, médecin emporté par un AVC. Une partie au cours de laquelle, j’ai retrouvé des lieux familiers et des vers de Lamartine appris à l’école » raconte Gille.
Pourquoi ce carton caché au fond de la penderie de Boris ? Elsa caresse les costumes de son mari. Une dernière fois respire son parfum et dépose le carton sur la table. Elle va y découvrir des lettres jaunies, des fleurs séchées, des photos. La vie de Sofia, une des premières femmes médecin, repartie diplômée à Odessa en juillet 1904. Mais aussi le secret de famille. L’amour fou et impensable entre Sofia et Joseph son professeur à l’université de Lyon. En toile de fond, les événements à Odessa entre 1904 et 1906 qui faisaient craindre le pire. Elsa va-t-elle se consoler du deuil de son mari en restant près de lui et de sa Babouchka ? Sa grand-mère maternelle, celle dont on disait qu’Elsa lui aurait tant plu…
Adieu Kharkov
Mylène Demongeot, Claire Bouilhac, Catel Muller. Bande dessinée. 2019. Éditeur : Aire Libre . 253 pages. Livre de Bdi, actuellement à la Médiathèque de Mézières.
« Cette histoire d’une femme, abandonnée pendant son enfance, partie d’une extrême pauvreté, en quête de revanche sur la vie, es servi par des dessins d’un très grand réalisme », explique Gilles
Paris 1985. Atteinte d’un cancer, la mère de Mylène Demongeot vit ses derniers moments. Pressée par la tendre sollicitude de sa fille, elle entame le récit de son enfance à Kharkov, en Ukraine, puis de son adolescence et de sa jeunesse, de la Russie à la France, en passant par la Chine. Dotée d’une volonté de fer, elle refuse dès son plus jeune âge le sort réservé aux femmes, vouées au mariage et à l’enfantement. Bravant les convenances, elle va gravir un à un les échelons de sa liberté et de sa réussite, tandis que s’emballe l’histoire du XXe siècle. Un récit personnel qui est aussi celui d’une lutte, sur lequel Mylène Demongeot pose un regard aimant et distancié, offrant en contrepoint le récit, par touches subtiles, de sa propre vie de femme.
Une soupe à la grenade
Marsha Mehran. Roman. 2021. Éditions : Philippe Picquier. Traduction : Santiago Artozqui. 285 pages.
Livre de la Médiathèque en Brenne, Val de creuse. Actuellement à la médiathèque de Mézières.
« Roman délicieux, à déguster et à savourer sans modération » précise Yvette
Trois jeunes sœurs ayant fui l’Iran au moment de la révolution trouvent refuge dans un petit village d’Irlande pluvieux et replié sur lui-même. Elles y ouvrent le Babylon Café et bientôt les effluves ensorcelants de la cardamome et de la nigelle, des amandes grillées et du miel chaud bouleversent la tranquillité de Ballinacroagh. Les habitants ne les accueillent pas à bras ouverts, loin s’en faut. Mais la cuisine persane des trois soeurs, délicate et parfumée, fait germer d’étranges graines chez ceux qui la goûtent. Les délicieux rouleaux de dolmas à l’aneth et les baklavas fondant sur la langue, arrosés d’un thé doré infusant dans son samovar en cuivre, font fleurir leurs rêves et leur donnent envie de transformer leur vie.
Marsha Mehran s’est inspirée de sa propre histoire familiale pour composer ce roman chaleureux et sensuel.
Au nom de sankar
Kausalya. Une femme qui combat les castes et les crimes d’honneur. 2020 ; Éditeur : Fayard. 220 pages. Livre de la BDI, actuellement à la Médiathèque de Mézières.
L’histoire de Kausalya et Sankar aurait pu être celle d’un conte. Kausalya vient d’une haute caste. Sankar, lui, est un Intouchable. Il est de ceux qui, en Inde, sont exclus de tout. Des parias. Tout était fait pour qu’ils ne se rencontrent pas.
Et pourtant, ces deux que tout oppose se rencontrent et tombent amoureux. Aveuglés par la passion, Sankar et Kausalya pensent que leur amour sera plus fort et décident de se marier.
C’est là que tout bascule. Le 13 mars 2016, un dimanche d’été, à Udumalpet, petite ville de l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, cinq hommes, à visage découvert, débarquent soudain sur deux mobylettes et foncent sur le couple. Armés de longs couteaux, ils lacèrent Sankar.
Quelques minutes plus tard, le jeune homme de 22 ans meurt dans l’ambulance. Un crime d’honneur, dont les initiateurs ne sont autres que les propres parents de Kausalya.
Kausalya a tout perdu. Mais elle a décidé de transformer son chagrin et sa colère en lutte. Dans ce témoignage exceptionnel, celle qui est devenue le symbole en Inde de la lutte contre les castes raconte son histoire. Pour la mémoire de Sankar, pour en finir avec les crimes d’honneur et le mépris des femmes. Et pour que l’amour triomphe enfin des castes.
« De la forêt «
Bibhouti Bhoushan BANERJI, auteur Bengali né en 1894 et décédé en 1950. Ce livre a été écrit en 1938, réédité en France en 2020 aux éditions Zulma et disponible à la bibliothèque de Mézières.
« Ce livre écrit, voici plus de 80 ans par un auteur bengali, était très avant-gardiste. Grâce à ses extraordinaires descriptions des forêts, de la flore et de la faune, c’est un merveilleux hymne à la nature qu malheureusement, l’homme détruit », explique Chantal.
C’est un livre largement autobiographique, pas vraiment un roman mais plutôt une longue contemplation à la fois des modes de vie des gens et des paysages, des forêts et des montagnes.
C’est l’histoire d’un jeune homme diplômé en droit d’une université de Calcutta qui cherche désespérément du travail. A l’occasion d’une fête dédiée à une déesse, il croise un ancien ami, fils d’un riche propriétaire terrien qui lui propose un poste de régisseur dans le Bihar, une province très pauvre du Nord Est de l’Inde.
Il quitte donc Calcutta pour s’installer au milieu de la jungle. Pour quelques roupies, son rôle consiste à distribuer des terres à des familles de basse caste, charge à elles de les défricher et de produire de quoi nourrir leur famille et enrichir le propriétaire. Son rôle est également de rendre la justice ce qui lui confère beaucoup de pouvoir.
Dès son arrivée, Calcutta lui manque, il souffre d’isolement mais les mois passant, il se sent de mieux en mieux dans ces forêts où il fait des rencontres improbables de personnages très attachants.
Le livre est le récit de ces rencontres au milieu de paysages envoûtants.
C’est un hymne à la beauté de la nature alors que le héros sait que son travail est de mettre en oeuvre la déforestation.
Anne Berest. Roman. 2021. Éditeur : Grasset. 512 pages.
Livre de la Médiathèque de Mézières.
L‘histoire d’une famille décimée à Auschwitz
La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de vœux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.
Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et en fin leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand-mère Myrian fut la seule qui échappa à la déportation. Et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages.
Le roman de mes ancêtres est aussi une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque »
Marianne Viviez. Témoignage. 2015. Éditeur : Encre Bleue. 205 pages. Large vision. Livre de Médiathèque de Mézières.
« un métier passionnant en Ardèche, durant 50 ans. »
Les mémoires d’une sage-femme ardéchoise où s’expriment les joies et les douleurs qu’elle a connues dans son travail : les accouchements difficiles, les enfants malformés, la concurrence entre l’hôpital et les praticiens libéraux, une naissance dans une maison close, les cours d’anatomie ou encore la réforme de la sécurité publique.
« Profiter de la vieillesse ? Est-ce que je n’en profite pas, moi, lorsqu’entre mes mains ravies, un gai luron de quatre kilos vient au monde sans déchirer, sans même érailler sa mère, lorsqu’à soixante-et-onze ans je viens à bout d’un accouchement réputé délicat, qui se dénoue sous mon regard dans la plus invraisemblable simplicité ? …
Ah, quand je vois naître un bel enfant, je sais bien alors que je suis une femme, et je suis heureuse à soulever la mer. »
Une vie consacrée à faire naître à domicile des centaines de bébés, à soutenir les mères, les épauler, avec empathie, patience, compétence… C’est la vie de Marie-Noëlle Bat, qui a exercé son métier de sage-femme d’un coin à l’autre de l’Ardèche et même au-delà, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit… Surtout de la nuit… Toujours disponible, sans jamais renoncer, sans jamais se lasser
Film
Michel Hazanavicius
Il s’agit de l’adaptation du livre Un an après d’Anne Wiazemsky, paru en 2015. Il s’agit d’un film biographique,sorti en 2017, sur Jean-Luc Godard (incarné par Louis Garrel) centré sur la période entre 1967 à 1969 et sa relation avec son épouse Anne Wiazemsky.
Film de la BDI, actuellement à la Médiathèque de Mézières.