Conquis par la Brenne et la richesse de sa faune, cet Aveyronnais s’est installé à Martizay depuis 2018. Il a tout dernièrement exposé ses photographies à la médiathèque d’Azay-le-Ferron, et proposé une rencontre aux visiteurs, afin de prodiguer quelques conseils.
Les photos des animaux sauvages pris dans leur milieu naturel ont toujours quelque chose de magique et de fascinant. Les clichés de Daniel Orts présentés à la médiathèque d’Azay, ne dérogent pas à la règle. Le visiteur a pu partager en un coup d’œil, la vie d’un martin pêcheur sur un arbre, d’une guifette moustac en plein vol, d’un cerf à l’orée d’un bois. L’exposition a plongé le public au cœur de la nature brennouse et de sa faune riche et variée, mais difficile à approcher. Observer quelques secondes, au cours d’une promenade, un écureuil ou un chevreuil est souvent réservé aux chanceux. Alors, les saisir dans l’objectif d’un appareil photo, relève pour les non-initiés, de l’exploit. Comment s’y prendre donc, pour réaliser de telles prises de vue ? En réponse à cette simple question, aucune formule magique.
Daniel Orts a suggéré une série de conseils, résumés en deux maîtres mots : connaissance et persévérance. Ils concernent tout autant, la pratique photographique que la nature et les espèces visées. Car photographier des animaux demande une connaissance de leur mode de vie. « Il faut savoir s’immerger dans leur monde, en les dérangeant le moins possible », insiste Daniel. Pour cela, il égraine des principes à ne pas oublier. Ne pas s’approcher trop près des animaux. Éviter de progresser dans le sens du vent. Tenir compte des spécificités des différentes espèces. De leur sensibilité acoustique, de leur perception au rayonnement électro magnétique, notamment. Le déplacement, dans les zones habitées par les animaux, ne s’improvise pas, tout comme l’autre technique qui consiste de se mettre à l’affût. Là encore pour un abri efficace, pas de secrets, des basiques à retenir : matériel et vêtements de camouflage sont de rigueur. « N’hésitez pas à utiliser votre voiture pour en faire un lieu d’observation », conseille Daniel Orts. Si la capture d’image animalière est assimilée la plupart du temps aux évolutions d’espèces en liberté, le photographe a rappelé qu’elle peut aussi se concevoir par la visite de parcs zoologiques ou parmi les animaux domestiques qui nous entourent. Un œil attentif est en mesure de fixer nos compagnons dans des attitudes surprenantes. Dans tous les cas, la qualité des clichés résulte d’une pratique régulière. « Elle suppose aussi, note Daniel, de s’interroger préalablement sur le sens que nous voulons donner à la photo. Correspond-elle à une recherche d’ambiance, d’attitude, ou de lumière ? ».
Cette réflexion sur la finalité de la photo, ce savoir-faire, peut être renforcée par une indispensable culture de la photo. Daniel Orts invite les amateurs de photographie à approfondir leur connaissance par la lecture de revues, de livres, la visite d’expositions. Comme pour de nombreuses disciplines, la photo réclame formation et information, disponibles sur internet. Elles concernent tout particulièrement le matériel qu’il faut choisir avec soin. Ce loisir nécessite un matériel de qualité, mais qu’il faut adapter aux besoins réels. « Lorsque l’on s’initie à la photo, il ne sert à rien de se suréquiper en investissant plusieurs milliers d’euros. La technique en elle-même ne fait pas le bon photographe ». On l’aura compris, la photographie animalière est exigeante. Elle procure beaucoup de joie et de satisfaction aux amoureux de la nature si le pratiquant sait emprunter le chemin de la connaissance et de la patience.